Un corbeau dans la tempête

 

Dans un monde qui me répugne comment pouvais-je être mari et père ?

Tant de choses me dégoûtent si bien que je suis constamment sur les nerfs

Je rêve d’ailleurs je crois l’avoir suffisamment dit

Sur la vie jadis j’ai fait des drôles de paris

Quand j’y pense frénétiquement j’en ris  

Je vois à présent sur tant de choses à quel point je me suis trompé

Le monde que je vois venir me donne la nausée

Avant j’essayais de faire attention aux mots que j’employais

Maintenant je me lâche car je connais plus la paix

Pour peu en vérité que je l’aie un jour connu

Chaque matin dans le miroir je me demande c’est qui cet inconnu

Mon regard est devenu aussi vide que sans doute celui de tant d’enfants syriens, palestiniens ou africains  

Qui se demandent sans doute si avoir de l’espoir dans un tel monde n’est pas vain

J’ai fait de drôles de songes et certains se réalisent

Je suis rempli d’effroi quand je vois que certains m’idéalisent

Si seulement ces inconscients connaissaient le fond de mes pensées

Celles d’un homme agacé, lassé et qui a envie de se laisser aller

Ah quoi bon de toute façon, ce monde empeste la mort

De l’humanité à présent je me fiche éperdument du sort

Pour moi nous sommes dans le Kali Yuga, l’âge de fer, l’âge du règne de la matière

L’âge où des fous rêvent d’une domination absolue sur la matière

Nous ne sommes plus que des numéros, des QR codes

Pour ceux qui n’ont pas compris attends que je décode

Nous ne sommes plus que des rouages d’une machine infernale

De ceux qui appellent le mal le bien et le bien le mal

Les humains ? Bientôt, cette maladie qui les effraie tant sera le cadet de leurs soucis

Une grande crise approche et elle a prospéré à l’ombre de leurs folles envies

Bientôt beaucoup regretteront d’être encore en vie

Prophète de malheur ? Bien sûr je suis un corbeau de tempête

Le problème-réaction-solution a marché encore une fois à merveille

Les gens se sont soumis à la « bête » de Tombouctou à Marseille

Longtemps des consciences j’ai espéré le réveil

Mais je n’y crois plus alors je lâche l’affaire

Sauver mon âme ? La belle affaire

Ai-je encore une âme à sauver ? Une question que je me suis longtemps posé

Le corbeau de tempête est un être froid, sinistre, cynique et dépourvu de compassion

Cette passion qui m’a valu d’être tant de fois jadis pris pour un con

Vous récoltez ce que vous avez semé et je dirai tant pis pour vous

Avec la faucheuse j’ai déjà pris rendez-vous

Longtemps vous m’avez pris pour un fou et moi plein d'amour pour mon prochain je vous disais bien à vous

Il est révolu ce temps-là, que la plupart des humains aillent se faire foutre

De leur sort je le dis à présent, je n’en ai rien à foutre !

Peut-être mon dernier texte du genre, car je veux profiter du temps qui me reste

J’ose espérer que toute cette satanée vie n’est qu’un test

Et qu’un ailleurs meilleur attend les âmes qui n’ont pensé qu’à faire du bien

Et que le néant attend ceux qui n’ont pensé qu’à accumuler au dépens de la vie de tant d’humains, les biens

L’espoir fait vivre et si j’en ai ce n’est plus pour cette réalité

Car mon esprit est déjà ailleurs et ça ne date pas d’hier

Pour que je me sente à l'aise jamais ne sera assez longue leur laisse 

Ils veulent ce monde froid et inhumain, je le leur laisse !

Bien qu'une partie infime de mon être a encore envie envers et contre tout de dire bien à vous.

 

Corbeau de tempête