Au bord du gouffre

 



Faut-il que l’on soit au fond du trou pour que nous changions enfin ?

Enfant j’avais de beaux rêves et j’ai espéré quasiment toujours en vain

Quand j’ai ouvert les yeux sur la vraie nature du système je suis tombé de très haut

Mes parents étaient des gens moraux j’ai cru à tort que le monde était beau

Comme cette amie qui a été choquée de voir que les gens pouvaient se comporter comme les plus vils des animaux

Alors on se demande comment ils sont les gens normaux

J’ai vu tellement de gens corrompus qu’en moi quelque chose s’est rompu

La ligne de mes beaux rêves s’est interrompue et j’ai longtemps eu l’impression d’avancer en territoire inconnu

On accuse le démon de nos maux quand ce sont nos choix qui nous ont menés là

Et cela trop d’esprits enfermés dans le pays des merveilles ne le comprennent pas

Certains recherchent des miracles dans les temples, ne sachant pas que souvent seuls les bons choix et donc les bons raisonnements imbibés de bonne foi mènent sur la bonne voie

Pour réussir sur beaucoup de choses il faut faire une croix

Mais les esprits malins nous ont fait croire aux raccourcis

Essayez d’apprendre à des gens que seul un travail rude et honnête mène au « paradis »

La vie nous l’enseigne mais comme avec un poisson les parasites savent trouver des appâts

Et il y aura toujours des couillons pour mordre à l'hameçon

Combien de gens se font avoir par des arnaques à dormir debout

Les mêmes causes entraînent les mêmes effets mais j’ai l’impression d’être dans un asile de fous

Une société où l’on interne des gens brillants comme le professeur Fourtillan

Et on plébiscite et met en avant les pieds nickelés et les pires couillons

Que dire d'une société capable d'une telle bassesse 

Où ce sont les gens bons et valables que l'on agresse ? 

Si tu n’as pas vu le film "Idiocratie" tu devrais car il pue notre avenir

Parfois pour supporter la vie actuelle je me plonge dans mes souvenirs

Comme ce personnage du film « Watchmen » je trouve ce passé de plus en plus beau

Des gens ne peuvent même plus profiter du beau temps et de ce que la nature nous offre comme cadeau

On leur demande d’avoir peur du naturel et de s’enfoncer dans un monde virtuel

De ne plus s’approcher de leurs proches et dis-moi si tu trouves toujours que la vie est belle

Moi, le rebelle, j’ai mis en garde, mais les gens ont du mal à se projeter

Je suis un adepte de la théorie du chaos et ce qui s’en vient m’effraie

Ils nous ont prévenus dans des films mais par tant de choses nous avons été distraits

Au bord du gouffre nous sommes et il va falloir nous poser les bonnes questions

Car en vérité nous allons devoir résoudre de sérieuses équations

Une amie m’a dit que mes textes étaient sombres et emprunts de désespoir

Je lui ai répondu qu’ils dépeignaient le monde avec une grande précision et un réalisme froid

J’écris ce que je perçois et encore si j’allais au fond de ma pensée cela glacerait les gens d’effroi

J’essaie de rester accessible car mon esprit est capable d’aller très loin quand il se lâche

J’écris des choses vaches les gens se fâchent souvent car ils sont des lâches

Ils veulent qu’on leur dise que tout il est beau, tout le monde il est gentil comme à la fin d’un conte de fée

Etant enfant et adolescent j’ai eu tout le loisir de rêver

La réalité avait le visage de ce vieil SDF que j’ai croisé à Lille un sinistre jour d’hiver

Ou ces prostituées qui m’ont expliqué comment leur vie a basculé dans une forme d’enfer

Le monde est ce qu’il est et il faut l’appréhender sans essayer de l’embellir

Car à fuir la réalité quand on se réveillera ce sera pour notre esprit ce qu’il y a de pire

On tombera de si haut qu’il n’est pas sûr que l’on puisse se relever

En comprenant le monde on sait à quoi l’on a affaire

On sait ce que l’on a à faire et en ce qui me concerne ce n’est certainement pas de me taire

Ma conscience me guide et en elle j’ai toute confiance

Au bord du gouffre je m’y accrocherai pour tenter de ne pas sombrer dans l’indécence

Mais je me dis qu’au bord du gouffre on verra ce que j’ai dans le ventre et qui je suis vraiment

Car ce n’est que confronté au pire que l’humain se dévoile complètement

La nature est impitoyable avec les misérables et les minables

Et il est sans doute plus que temps que chaque humain montre son visage véritable 

 

L’ombre errante





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